Le zinc est un oligo-élément. C’est à dire un nutriment minéral dont notre corps a besoin en toute petite quantité. Il n’est présent qu’à l’état de traces dans notre organisme qui n’en contient qu’environ 2 grammes en tout et pour tout. Pour cette raison, pendant très longtemps, on a négligé son intérêt dans le domaine de la santé humaine qui n’a été découvert que dans les années 1960. On a ainsi découvert que le zinc, puissant antioxydant, est aussi un facteur indispensable à plus de 200 processus enzymatiques vitaux.
Ses propriétés, font que de nombreuses recherches sont en cours sur son utilité dans diverses pathologies (dépressions nerveuses, DMLA, diabète…). Mais, aux doses alimentaires, le zinc a surtout prouvé son intérêt au niveau des cheveux et de la peau, en particulier dans le traitement de l’acné et du psoriasis, dans la prise en charge des troubles de la vision, du goût et de l’odorat, et dans son rôle contre les infections. C’est ce dernier aspect que nous aborderons ici.
Le rôle du zinc dans l’immunité et contre les infections
Ce sont les légères carences en zinc, très souvent observées chez les personnes âgées, qui ont permis de décrypter le rôle essentiel du zinc dans quasiment tous les processus immunitaires.
Le zinc nous permet de synthétiser des anti-inflammatoires – les prostaglandines – qui vont lutter, par exemple, contre l’inflammation de la muqueuse nasale en cas de rhume viral ou de rhume des foins. Ensuite, le zinc favorise la production et l’activation de certains globules blancs : les macrophages et les lymphocytes T. Ces derniers sont chargés d’éliminer les virus, bactéries ou autres intrus dangereux. Dans un deuxième temps, ils envoient un signal aux lymphocytes B qui vont créer des anticorps spécifiques au pathogène détecté.
L’action sur le système immunitaire du zinc est donc triple : anti-inflammatoire, anti-infectieuse et activation de la synthèse d’anticorps.
Quand on manque, ne serait-ce que légèrement, de zinc on est plus souvent atteint par les infections virales ou bactériennes, les symptômes en sont plus graves et on guérit moins vite.
Ainsi, pris dès les premiers symptômes, le zinc diminuerait la durée et la gravité du rhume. Une prise de zinc pendant 5 mois à titre préventif, réduirait le nombre de rhumes ainsi que la quantité d’antibiotiques prescrits chez les enfants. Lors de ces études, seuls le gluconate et l’acétate de zinc auraient montré une action antivirale.
Aux USA, des experts ont recommandé la supplémentation en zinc dans le cadre de mesures préventives en cas de survenue de pandémie de grippe H1N1. Ils se sont appuyés sur des études qui démontrent que le zinc provoque l’autodestruction (apoptose) des cellules infectées par le virus de la grippe, ce qui facilite leur phagocytose par les globules blancs. Ce qui empêche la duplication du virus et sa propagation dans l’organisme.
Chez des personnes âgées résidant en EHPAD, un déficit en zinc a été corrélé avec la survenue, la gravité et la durée de pneumonies.
Des recherches initiées par l’OMS, ont montré qu’une supplémentation en zinc diminuait la survenue de deux types d’infections infantiles gravissimes dans les pays en voie de développement : les diarrhées et les infections respiratoires.
Une supplémentation en zinc permet de renforcer le système immunitaire face à une mycose, qu’elle soit sur la peau, les ongles ou vaginale.
Les déficits en zinc touchent 1 français sur 2
L’organisme ne peut pas stocker le zinc, ce qui implique des apports réguliers. Les apports journaliers recommandés en zinc pour les adultes sont de 8 mg pour les femmes et 10 mg pour les hommes. C’est très peu. Et cependant, en France, comme dans toutes les sociétés occidentales, les carences légères en zinc touchent 1 personne sur 2 ! Dans l’étude Val-de-Marne (1989), 18 à 25 % des enfants, 25 à 50 % des adolescentes et hommes adultes, et 57 à 79 % des adolescentes et femmes adultes ne recevaient pas les 2/3 des apports recommandés en zinc.
Sous forme de sel minéral, le zinc pénètre mal dans le corps. Il est mieux absorbé sous forme organique, celle des animaux. Les aliments qui fournissent le plus de zinc sont donc : les fruits de mer, les abats, la viande, et les fromages comme le maroilles ou le morbier.
Or, on ne mange plus d’abats de viande (foie, cœur…). Notre alimentation devient de plus en plus végétarienne, et on fuit les produits laitiers. De plus, les techniques agricoles modernes appauvrissent les sols et donc les cultures en zinc. Enfin, la part de plus en plus importante des céréales dans notre alimentation a pour effet de nous faire consommer plus de phytates qui diminuent l’absorption intestinale du zinc.
Les personnes les plus susceptibles de manquer de zinc sont les végétaliens, les personnes ayant subi une chirurgie contre l’obésité, celles souffrant d’un défaut d’absorption de ce minéral en raison d’une maladie inflammatoire intestinale ou d’un excès de perte par fuite urinaire du zinc (en cas de diabète, d’hypercatabolisme protéique, maladie rénale). Ce qui explique les carences en zinc observées chez les personnes âgées.
Un déficit en zinc peut entraîner une diminution des fonctions immunitaires (infections fréquentes et blessures qui guérissent mal), des troubles de l’odorat et du goût, une baisse de la fertilité masculine, des dermatites, de la diarrhée, une dépression, une perte de poids, de l’irritabilité. Et aggraver les maladies cardiovasculaires, les diabètes…
Comment bien se supplémenter en zinc ?
Une supplémentation sécuritaire de 15 mg pour un adulte et de 7,5mg pour un enfant au-dessus de 10 ans est donc recommandée pour rendre son système immunitaire performant jusqu’au printemps.